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Politique Budgétaire au Maroc

 

Article écrit essentiellement pour les candidats aux concours publics dans le but de leur éclaircir par rapport aux notions budgétaires. Lors du présent article nous allons aborder les grands agrégats des finances publiques de l’Etat.

 

Soyons d’accord par rapport à un point (qui n’est que l’Etat) adapte son économie par le biais de ses deux fameuses politiques. Ces politiques sont la politique budgétaire, qui se manifeste essentiellement à travers les lois de finances et les plans structurels tels que le Plan Maroc Vert, la stratégie d’accélération industrielle …etc. ainsi que la politique monétaire ou la réaction de la banque centrale (BAM) en fonction des objectifs que l’Etat s’est donné pendant une quelconque période (P), et en fonction aussi de la situation macroéconomique du pays et des différents marchés.

 

Le Cadre des Politiques Budgétaires

 

Comme mentionné, la politique budgétaire est un des principaux instruments de la politique économique. Elle consiste à utiliser le budget de l’État pour agir sur la conjoncture (moins d’un an) et aussi à orienter l’orientation de l’Etat sur le long terme à travers la succession des lois des finances et des plans. Elle englobe l’ensemble des mesures qui ont des conséquences sur les ressources et les dépenses de l’État et qui visent à atteindre certains objectifs de politique conjoncturelle. D’après la revue théorique, nous avons deux types d’orientation :

 

1-     Politique de relance : est une politique économique conjoncturelle qui a pour but de relancer l'économie d'un pays ou d'une zone monétaire lorsque ses capacités de production sont sous-utilisées. La finalité est de favoriser la croissance pour lutter contre le chômage.

 

Cas du Maroc à l’ère de la COVID-19 :

 

Il s’agira essentiellement dans ce cadre, de réduire la charge fiscale et sociale sur les entreprises et sur les ménages afin de recréer et d’accroitre aussi bien la demande d’investissement que de consommation. 
La relance sous la forme d'une politique budgétaire s'appuie sur la 
théorie keynésienne[i] qui veut que les entreprises embauchent en fonction des besoins, c'est-à-dire de l'activité économique et non en fonction de la variation du prix de la main d'œuvre.

La relance par la demande s'effectue par une 
augmentation des dépenses publiques. Celle-ci va conduire les entreprises à augmenter leur production et la demande de travail et donc à embaucher. L'augmentation de l'activité économique va générer une hausse des recettes fiscales qui va partiellement compenser celle des dépenses publiques. Cependant, une politique de relance suppose que les ménages ne croient pas qu'elle soit suivie d'une augmentation des impôts.

Dans une économie ouverte, c'est-à-dire avec une part importante des produits de consommation importés, les politiques de relance par la demande perdent de leur efficacité car la production nationale augmente peu.

Les inconvénients d'une politique de relance par la demande sont l'accroissement de la dette de l'Etat, du déficit commercial et de l'inflation, ce qui fait que les relances par la demande sont souvent suivies de 
plans de rigueur afin de réduire les déficits et diminuer l'inflation.

 

2-     La politique de rigueur : la rigueur est une sévérité inflexible, un respect méticuleux des règles, une grande exigence intellectuelle (exactitude, précision, logique du raisonnement de l'argumentation).

Une 
politique de rigueur est une politique économique qui a pour objectif à court terme de revenir à la stabilité des prix et de réduire les déficits publics et extérieurs.


Synonyme : politique d'austérité[ii]

·         L'inflation est considérée comme un facteur perturbant le fonctionnement de l'économie. Elle favorise de trop fortes hausses des salaires, ce qui réduit la rentabilité des entreprises et alimente le cercle vicieux de l'inflation.

 

·         L'accumulation des déficits provoque un accroissement de la dette du pays et, en conséquence, une augmentation des impôts pour en payer les intérêts.

 

A moyen et long terme, la restauration des équilibres budgétaires et du compte de transactions courantes de la balance des paiements favorise la confiance dans l'économie, la stabilité du taux de change, l'investissement des capitaux étrangers, la compétitivité économique et donc le niveau de l'emploi.


 

 

Cas de politique de rigueur marocain :

 

Pour le projet de loi de finance de 2020 où l’économie marocaine aborde un virage décisif, les orientations du gouvernement en matière de politique budgétaire et monétaire doivent être plus audacieuses que d’habitude. Et pourtant, la basse conjoncture dont souffre l’économie, les inégalités spatiales et sociales, les déséquilibres structurels de la balance commerciale, la dégradation de la position extérieure globale… n’ont pas incité les pouvoirs publics à revoir d’un cran leur politiques économiques et budgétaires. 

 


Les différents moyens de relance sont :

 

A-    La relance budgétaire par l'augmentation des dépenses de l'Etat ou la baisse des impôts afin d'augmenter les revenus disponibles des ménages.

 

B-    La relance par la réglementation qui vise à accroître les revenus des bas salaires (ex : augmentation du salaire minimum). Ceux-ci ont en effet tendance, en proportion, à consommer plutôt qu'épargner.

 

 

C-    La relance monétaire : Une baisse des taux d'intérêt favorise la demande de crédit par les ménages et les entreprises, ce qui favorise une hausse de l'activité économique.


 

Les différents moyens de rigueur sont 


Exemples de mesures mises en œuvre dans une politique de rigueur visant à réduire l'inflation par la limitation de la demande et de la création de monnaie :

 

  • Hausse des taux d'intérêt,
  • Blocage des salaires,
  • Réduction des déficits publics (diminution des dépenses publiques, hausse des impôts et/ou des cotisations sociales).

Les risques de ralentissement de l'activité économique à court terme du fait d'une politique de rigueur incitent les gouvernements qui ont plutôt des visées électoralistes à court terme, à repousser la mise en place d'une telle politique - faisant de rigueur un mot presque tabou, ce qui aggrave les perspectives économiques à moyen terme.

 



[i] Le keynésianisme est l'une des plus importantes théories macroéconomiques. Il désigne la doctrine développée par John Maynard Keynes, notamment dans la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie". Keynes y défend l'hypothèse que la demande est le facteur déterminant qui permet d'expliquer le niveau de la production et par conséquent de l'emploi.

[ii] Au niveau d'une nation ou d'une entreprise une politique d'austérité est le nom donné, en général par les opposants et de manière péjorative, à une politique qui vise à assainir la gestion.

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Commentaires: 4
  • #1

    khalik ab (lundi, 28 septembre 2020 20:42)

    très belle présentation . bravo (y)

  • #2

    Ayoub (mercredi, 30 septembre 2020 00:51)

    Merci beaucoup

  • #3

    Najat (lundi, 16 novembre 2020 06:21)

    Je vous remercie pour la qualité des sujets abordés et votre apport aux chercheurs
    Merci

  • #4

    Badr Rahioui (mercredi, 19 avril 2023 02:53)

    merci beaucoup